Glossaire

Approches Bottom-up et Top-down en rééducation

Dans les pratiques de rééducation, notamment en psychomotricité, ergothérapie ou kinésithérapie, les approches Bottom-up et Top-down sont deux stratégies distinctes mais complémentaires, visant à accompagner au mieux les patients vers l’autonomie et une meilleure qualité de vie. Aujourd’hui, les recommandations professionnelles privilégient généralement l’approche Top-down, centrée directement sur les tâches de la vie quotidienne.

 

Qu’est-ce que l’approche Bottom-up en rééducation ?

L’approche Bottom-up, également appelée approche « ascendante », est centrée sur les processus internes du patient. Elle vise à restaurer les fonctions déficitaires (sensorielles, motrices ou perceptives) avant de travailler sur des activités concrètes. Cette approche se concentre sur les habiletés préalables nécessaires à la réalisation d’une tâche (ANFE, 2017).

Par exemple, dans le cas d’un enfant dyspraxique, la rééducation Bottom-up consistera d’abord à travailler la motricité fine, la coordination générale, ou encore les aspects sensoriels, afin d’améliorer progressivement sa capacité à réaliser des tâches plus complexes (Lefevere & Alexandre, 2011).

Cependant, cette approche présente des limites. Bien qu’elle améliore souvent les capacités motrices et sensorielles générales, son impact direct sur les performances dans les activités quotidiennes reste modéré et nécessite souvent une prise en charge prolongée (Polatajko & Cantin, 2005).

 

Qu’est-ce que l’approche Top-down en rééducation ?

L’approche Top-down, dite « descendante », est orientée directement sur la tâche elle-même, plutôt que sur les capacités sous-jacentes. Elle favorise l’autonomie et la participation active du patient en travaillant spécifiquement sur les activités quotidiennes jugées importantes par ce dernier (ANFE, 2017).

La méthode CO-OP (Cognitive Orientation to daily Occupational Performance) illustre parfaitement cette approche. Elle repose sur une stratégie globale de résolution de problème : définir un objectif, élaborer une stratégie, exécuter le plan et vérifier les résultats. Cette méthode permet au patient d’apprendre activement, favorisant ainsi la généralisation des acquis à diverses situations de vie (D’Ignazio & Martin, 2017).

En rééducation pédiatrique, par exemple, l’approche Top-down est particulièrement recommandée pour les enfants dyspraxiques. Elle permet de renforcer rapidement l’autonomie et l’estime de soi, grâce à des résultats tangibles dans les tâches concrètes du quotidien (Salles, 2017).

 

Complémentarité et recommandations actuelles

Historiquement, les professionnels de santé utilisaient majoritairement des approches Bottom-up. Toutefois, ces dernières années, les recommandations tendent vers une intégration prépondérante des approches Top-down, considérées comme plus efficaces pour atteindre rapidement les objectifs fonctionnels et améliorer la qualité de vie des patients (ANFE, 2017).

Les approches Top-down sont particulièrement appréciées en raison de leur caractère pragmatique, de leur capacité à générer des résultats visibles rapidement et d’améliorer la motivation du patient grâce à son implication active dans la thérapie (Salles, 2017).

Néanmoins, il est important de souligner que les approches Bottom-up restent utiles dans certaines situations spécifiques, notamment pour préparer le patient à aborder des tâches plus complexes.

Pour aller plus loin :

FAQ sur l’Approche bottom up et top down

Quelle est la principale différence entre les approches Bottom-up et Top-down ?

L’approche Bottom-up est centrée sur les processus internes (capacités motrices ou sensorielles), tandis que l’approche Top-down cible directement les activités concrètes du quotidien.

Pourquoi l’approche Top-down est-elle privilégiée aujourd’hui ?
L’approche Top-down est privilégiée en raison de son efficacité rapide sur les tâches du quotidien, renforçant ainsi l’autonomie et la motivation des patients.
Dans quel contexte l'approche Bottom-up reste-t-elle utile ?
L’approche Bottom-up est pertinente en début de rééducation pour renforcer des fonctions déficitaires spécifiques, servant de base pour aborder des activités plus complexes.
L’approche bottom up et top down est-elle utilisée en psychomotricité ?
Oui. La psychomotricité repose souvent sur une articulation entre les dimensions corporelles (bottom up) et cognitives (top down). Un même exercice peut mobiliser les deux approches : le mouvement stimule les fonctions corporelles, tandis que la consigne ou la coordination sollicite les fonctions exécutives.
Quels bénéfices immédiats apporte l’approche Top-down aux enfants dyspraxiques ?
Elle améliore rapidement l’autonomie, la confiance en soi, et favorise une meilleure interaction avec l’entourage grâce à la réussite rapide dans les activités quotidiennes.
Nuage de mots autour de l Approche bottom up et top down en santé et rééducation
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