Glossaire

Définition de la Double tâche

La double tâche désigne la capacité à effectuer simultanément deux activités distinctes, nécessitant souvent des compétences ou ressources cognitives, motrices ou attentionnelles différentes.

Elle permet de diviser son attention entre différents éléments, ce qui est essentiel dans notre quotidien.

 

Comment le cerveau gère la double tâche ?

Lorsqu’une personne effectue deux tâches simultanément, son cerveau est soumis à une répartition des ressources attentionnelles. Contrairement à une idée répandue, nous ne sommes pas véritablement multitâches : notre attention, limitée par nature, doit passer d’une tâche à l’autre ou trouver des stratégies pour les gérer en parallèle.

Par exemple, si l’une des tâches est très automatisée (comme marcher), elle mobilise peu de ressources conscientes, ce qui laisse de la place pour une activité cognitive plus complexe, comme résoudre un problème mental. En revanche, si les deux tâches nécessitent des ressources similaires, comme la mémoire de travail ou l’attention soutenue, des conflits peuvent survenir, entraînant une baisse de performance.

Les neurosciences montrent que différentes parties du cerveau sont impliquées selon la nature des tâches. Le cortex préfrontal joue un rôle central dans la gestion de l’attention et la coordination des activités cognitives, tandis que le cortex moteur est activé pour les mouvements. Lorsque ces réseaux doivent collaborer, une surcharge cognitive peut apparaître, testant les limites de nos capacités.

 

Pourquoi s’entraîner à la double tâche ?

L’entraînement à la double tâche présente des bénéfices importants pour les individus de tout âge. D’une part, il stimule les fonctions exécutives, ces compétences cognitives de haut niveau qui permettent de planifier, d’inhiber les distractions et de s’adapter à des situations complexes. D’autre part, il renforce la coordination entre le corps et l’esprit, essentielle pour des activités de la vie quotidienne, comme marcher en tenant une conversation ou conduire en réfléchissant à un itinéraire.

 

• Pour les seniors

Chez les seniors, la pratique régulière d’activités en double tâche s’avère particulièrement bénéfique. En effet, le déclin cognitif lié à l’âge peut affecter la capacité à gérer plusieurs tâches à la fois, augmentant ainsi les risques de chutes ou de confusion dans des situations du quotidien. Des études ont démontré que l’entraînement en double tâche peut non seulement ralentir ce déclin, mais aussi renforcer les connexions neuronales, favorisant une meilleure qualité de vie.

> Lire notre article à ce sujet : Prévention des chutes : l’impact du jonglage sur la stabilité posturale.

• Pour les enfants

L’entraînement à la double tâche aide à développer des compétences essentielles telles que l’attention partagée, la mémoire de travail et la flexibilité mentale. Cela est particulièrement pertinent pour les enfants présentant des troubles du neurodéveloppement, comme le TDAH ou les troubles du spectre autistique, où ces compétences peuvent être moins développées.

 

• Pour les sportifs ou les musiciens par exemple

Les sportifs et les musiciens, quant à eux, bénéficient également de l’entraînement en double tâche. Les sports collectifs, par exemple, exigent souvent de jongler entre des décisions stratégiques et des mouvements précis sous pression. De même, un musicien doit coordonner son jeu instrumental avec l’écoute d’autres musiciens ou suivre une partition tout en exécutant des gestes complexes.

 

La double tâche et la méthode Brain Ball

La pratique du Brain Ball constitue un entraînement idéal pour développer la double tâche et l’attention partagée. Chaque exercice mobilise simultanément plusieurs fonctions cognitives et motrices, sollicitant ainsi le cerveau de manière complète et dynamique.

Lors d’une séance, le participant est constamment confronté à des stimuli variés, qu’ils soient auditifs, visuels ou tactiles. Par exemple, il doit être attentif au rythme régulier du métronome, une stimulation auditive essentielle pour maintenir la cadence des mouvements. En parallèle, il observe les balles qui lui arrivent, évalue leur vitesse, leur trajectoire et leur taille, des éléments qui mobilisent les capacités de perception visuelle et d’anticipation. À cela s’ajoute la composante tactile, car il doit ressentir la balle au moment où elle entre en contact avec sa main, ajuster sa prise et coordonner la gestuelle avec précision.

Ces stimuli combinés exigent une réponse rapide et coordonnée, tout en maintenant un niveau élevé d’attention partagée. Le participant doit jongler entre plusieurs informations sensorielles et y répondre efficacement, renforçant ainsi les connexions entre le cortex sensoriel, le cortex moteur et le cortex préfrontal, qui sont impliqués dans l’organisation et l’exécution des actions.

 

Conclusion

La double tâche est bien plus qu’une simple capacité : c’est une compétence clé qui reflète la complexité et la plasticité de notre cerveau. Grâce à des méthodes comme le Brain Ball, il est possible de la développer de manière ludique et accessible, tout en répondant aux besoins spécifiques de populations variées.

 

En savoir plus

  • Mirelman, A., Maidan, I., Bernad-Elazari, H., et al. (2014). Effects of dual-task training on gait, balance, and fall risk in elderly individuals: A randomized controlled trial. The Lancet Neurology, 13(9), 893–902.
  • Baddeley, A. D. (1996). Exploring the central executive. The Quarterly Journal of Experimental Psychology, 49(1), 5-28. https://doi.org/10.1080/027249896392784
  • Wollesen, B., Voelcker-Rehage, C. Training effects on motor–cognitive dual-task performance in older adults. Eur Rev Aging Phys Act 11, 5–24 (2014). https://doi.org/10.1007/s11556-013-0122-z

FAQ

Qu’est-ce que la double tâche en neurosciences ?

La double tâche désigne une situation où une personne doit effectuer deux activités simultanément, mobilisant ainsi plusieurs ressources cognitives. Elle est souvent utilisée dans les tests neuropsychologiques pour évaluer l’attention partagée, les capacités d’inhibition ou encore la mémoire de travail. En contexte clinique, cela permet d’identifier des troubles cognitifs discrets. Par exemple, marcher tout en récitant une liste de mots fait appel à cette compétence.

 

Pourquoi la double tâche est-elle utilisée dans les bilans cognitifs ?

Elle permet de détecter des déficits cognitifs qui ne sont pas visibles lors d’activités simples. En sursollicitant les fonctions exécutives du cerveau, la double tâche met en évidence des difficultés d’attention, de coordination ou de flexibilité mentale. C’est un outil précieux dans l’évaluation des troubles neurologiques, notamment chez les personnes âgées ou après un traumatisme crânien. Elle est également utile pour mesurer la récupération après une rééducation cognitive.

Quels types de tests incluent une double tâche ?

Les tests de double tâche peuvent combiner des actions motrices (comme marcher ou dessiner) avec des tâches verbales ou mentales (comme compter à rebours ou réciter des mots). Un exemple courant est le « dual-task gait test », qui évalue la marche en effectuant une tâche cognitive simultanée. D’autres versions sont utilisées dans les jeux cognitifs ou les entraînements de type Brain Ball. Ces tests s’adaptent selon l’âge et le profil cognitif du patient.

Quels sont les bénéfices d’entraîner la double tâche ?

S’entraîner à effectuer deux tâches à la fois améliore la flexibilité mentale et la coordination. Cela peut renforcer les capacités d’attention partagée, utiles dans la vie quotidienne (par exemple, conduire en parlant ou cuisiner en suivant une recette). Chez les sportifs, l’entraînement en double tâche améliore les réflexes et la prise de décision sous pression. De plus, dans un cadre thérapeutique, il favorise la plasticité cérébrale.

Double Tache - Nuage de mots
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