Définition de l’evidence-based practice
L’evidence-based practice (EBP), ou « pratique fondée sur les preuves », est une démarche systématique qui consiste à prendre des décisions professionnelles éclairées en s’appuyant sur les meilleures données scientifiques disponibles, sur l’expérience clinique du praticien et sur les préférences et valeurs du bénéficiaire. Ce concept, d’abord développé dans le domaine médical dans les années 1990, s’est depuis largement diffusé dans les champs de la santé, de l’éducation, de la psychologie et de la rééducation.
L’objectif de l’evidence-based practice est d’améliorer la qualité des soins et interventions en réduisant les pratiques inefficaces, en renforçant la prise de décision et en optimisant les résultats pour les usagers.
Les trois piliers de l’EBP
Selon la définition proposée par Sackett et al. (1996), la pratique fondée sur les preuves repose sur trois composantes fondamentales :
- Les meilleures données issues de la recherche scientifique : revues systématiques, essais contrôlés randomisés, méta-analyses, etc.
- L’expertise du professionnel : capacité à interpréter les données scientifiques et à les appliquer au cas particulier.
- Les préférences, besoins et valeurs du bénéficiaire : dimension éthique essentielle dans toute démarche EBP.
L’articulation de ces trois dimensions permet de personnaliser les interventions tout en s’appuyant sur des fondements rigoureux.
Pourquoi adopter l’evidence-based practice ?
L’adoption d’une démarche EBP présente plusieurs avantages majeurs :
- Amélioration de la qualité des soins : en s’appuyant sur des interventions ayant démontré leur efficacité, on augmente les chances de résultats positifs.
- Réduction des risques : en évitant les pratiques obsolètes ou non fondées.
- Crédibilité accrue des professionnels auprès de leurs pairs, des institutions et du public.
- Réduction des écarts de pratiques : en standardisant partiellement les approches autour de protocoles validés.
Mise en œuvre de l’EBP en milieu professionnel
Mettre en œuvre l’evidence-based practice suppose une démarche rigoureuse en plusieurs étapes :
- Formuler une question clinique précise (modèle PICO : Patient, Intervention, Comparison, Outcome).
- Rechercher les meilleures preuves disponibles dans les bases de données scientifiques (PubMed, Cochrane, PEDro…).
- Évaluer la qualité des études : validité méthodologique, pertinence des résultats, reproductibilité.
- Intégrer les données avec l’expérience du professionnel et les préférences de l’usager.
- Appliquer l’intervention et en évaluer les effets sur le terrain.
Cette logique cyclique demande de la formation, du temps et des outils adaptés, mais constitue un véritable levier d’amélioration continue.
Les limites et critiques de la pratique fondée sur les preuves
Malgré ses nombreux atouts, l’evidence-based practice soulève aussi certaines critiques :
- Difficulté d’accès aux publications scientifiques pour les praticiens de terrain.
- Manque d’études de haute qualité dans certains domaines (ergothérapie, psychomotricité, interventions sociales…).
- Risque de rigidité dans l’application des recommandations, au détriment de l’individualisation.
- Temps et compétences nécessaires pour mener une veille scientifique rigoureuse.
Ces limites ne remettent pas en cause l’intérêt de l’EBP, mais soulignent l’importance de former les professionnels à cette démarche et de leur fournir un accès facilité à la littérature scientifique.
L’evidence-based practice dans les métiers de la santé, de l’éducation et de l’activité physique
De nombreuses professions s’inscrivent aujourd’hui dans une logique EBP, parmi lesquelles :
- Psychomotriciens et ergothérapeutes, qui utilisent des outils d’évaluation et des protocoles d’intervention validés.
- Éducateurs spécialisés et enseignants, qui s’appuient sur des travaux en pédagogie fondée sur les preuves.
- Kinésithérapeutes et coachs sportifs, qui adaptent leurs pratiques aux dernières découvertes en neurosciences motrices et en physiologie de l’exercice.
- Professionnels du Brain Ball®, qui articulent activités motrices et stimulation cognitive selon des principes validés par la recherche.
L’EBP offre ainsi un cadre structurant et évolutif pour toutes les professions en lien avec la santé, l’apprentissage et la prévention.
Conclusion : une pratique exigeante, mais incontournable
L’evidence-based practice n’est pas une méthode figée, mais un processus dynamique d’amélioration des pratiques professionnelles. Elle permet de mieux répondre aux besoins des bénéficiaires, de renforcer la rigueur des interventions, et d’accompagner l’évolution des métiers. Pour le Brain Ball comme pour d’autres approches novatrices, elle constitue un gage de crédibilité et d’efficacité.
Pour aller plus loin :
- Sackett DL, Rosenberg WM, Gray JA, Haynes RB, Richardson WS. Evidence based medicine: what it is and what it isn’t. BMJ. 1996;312(7023):71-72. https://www.bmj.com/content/312/7023/71
- Straus SE, Glasziou P, Richardson WS, Haynes RB. Evidence-Based Medicine: How to Practice and Teach EBM. Elsevier; 2018.
- Greenhalgh T. How to Read a Paper: The Basics of Evidence-Based Medicine. Wiley-Blackwell; 2019.
- Pastor, F. (2025). Diagnostic et accompagnement des troubles du neurodéveloppement : Validés par l’EBP, confirmés par les neurosciences.
- Infographie « Evidence-based practice (EBP)«
FAQ sur l’evidence-based practice
Qu’est-ce que l’evidence-based practice ?
L’evidence-based practice est une approche de l’intervention professionnelle fondée sur la combinaison de données scientifiques, de l’expérience du praticien et des préférences du bénéficiaire. Elle vise à améliorer la qualité des soins ou des accompagnements.
Pourquoi l’evidence-based practice est-elle importante ?
Elle permet d’éviter les pratiques inefficaces ou non fondées, d’optimiser les résultats pour les bénéficiaires et de professionnaliser les interventions. Elle est devenue un standard dans de nombreux domaines.
Comment mettre en place une démarche evidence-based ?
Il faut formuler une question claire, rechercher des données fiables, évaluer leur qualité, puis les intégrer dans sa pratique en tenant compte du contexte spécifique et des attentes de la personne accompagnée.
Le Brain Ball est-il compatible avec l’evidence-based practice ?
Oui, la méthode Brain Ball s’inscrit pleinement dans une démarche evidence-based. Elle s’appuie sur des fondements scientifiques solides issus des neurosciences, de la rééduction motrice et de la psychologie cognitive. Les professionnels formés adaptent les exercices aux profils et objectifs des participants, en tenant compte de leurs besoins et préférences. Cette articulation entre données probantes, expertise clinique et personnalisation répond aux trois piliers de l’evidence-based practice.