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Apprentissage moteur et plasticité cérébrale : Comment le cerveau s’adapte et évolue

par | Avr 2021

Label précisant que cet article a été écrit par un humain et non par l'IA

Dans son article publié sur Mediapart, Baptiste Libé-Philippot met en lumière un aspect fondamental du fonctionnement du cerveau : la plasticité cérébrale. Il y rappelle que, contrairement à une idée reçue, notre cerveau n’est pas figé à la naissance. Au contraire, il évolue tout au long de la vie, en fonction des expériences vécues, des apprentissages réalisés et des environnements traversés. Cette capacité d’adaptation, qui repose sur la reconfiguration des réseaux neuronaux, est aujourd’hui au centre de nombreuses recherches scientifiques. Elle est aussi essentielle pour comprendre comment l’on apprend – et donc, comment mieux accompagner les enfants et les adultes dans leurs parcours éducatifs ou thérapeutiques.

 

Qu’est-ce que la plasticité cérébrale ?

La plasticité cérébrale, ou neuroplasticité, désigne la capacité du cerveau à se modifier en réponse à des stimulations internes ou externes. Cela inclut la création de nouvelles connexions neuronales, le renforcement ou l’affaiblissement de synapses existantes, voire la naissance de nouveaux neurones dans certaines régions du cerveau comme l’hippocampe.

On distingue plusieurs formes de plasticité :

  • La plasticité synaptique, qui modifie l’intensité des connexions entre neurones.

  • La plasticité structurale, qui implique des changements physiques dans l’architecture neuronale.

  • La neurogenèse adulte, découverte plus récemment, qui montre que de nouveaux neurones peuvent apparaître même à l’âge adulte, notamment dans les zones impliquées dans la mémoire.

Ces mécanismes sont activés par l’expérience, l’apprentissage, la répétition d’activités, mais aussi par les émotions et l’environnement.

Apprentissage et développement cérébral

L’apprentissage est l’un des moteurs majeurs de la plasticité cérébrale. Lorsqu’un individu apprend, son cerveau se réorganise pour intégrer les nouvelles informations. Les réseaux neuronaux concernés deviennent plus efficaces, renforçant ainsi les circuits impliqués.

Cela est particulièrement vrai durant l’enfance, période durant laquelle le cerveau est extrêmement malléable. Mais les neurosciences montrent aujourd’hui que cette capacité d’adaptation perdure tout au long de la vie. Les expériences éducatives, artistiques, sportives ou sociales continuent à remodeler le cerveau adulte.

Quels leviers pour stimuler la plasticité cérébrale ?

De nombreux leviers permettent de stimuler activement la plasticité cérébrale et donc de favoriser les apprentissages, à tout âge :

1. Les activités physiques et motrices

L’activité physique régulière augmente la production de BDNF (Brain-Derived Neurotrophic Factor), une protéine clé pour la survie et la croissance des neurones. Des pratiques telles que la méthode Brain Ball®, qui associent coordination, rythme, motricité fine et attention, activent simultanément plusieurs zones du cerveau, renforçant ainsi les connexions neuronales de façon intégrée.

2. Les jeux et la créativité

Les jeux de société, les jeux de construction, les activités artistiques et musicales sollicitent à la fois les fonctions exécutives (planification, inhibition, mémoire de travail) et les habiletés sensori-motrices. Ces activités participent à la consolidation des circuits neuronaux impliqués dans le contrôle, la flexibilité cognitive et l’apprentissage symbolique.

3. L’environnement affectif et social

Un climat relationnel bienveillant, des interactions sociales riches et variées, ainsi qu’un sentiment de sécurité affective sont des facteurs majeurs de la plasticité cérébrale. Ils influencent positivement la motivation, l’estime de soi, et facilitent donc l’apprentissage.

4. La stimulation cognitive

Lire, écrire, apprendre une langue, résoudre des problèmes ou encore pratiquer la méditation sont autant d’activités qui entretiennent la flexibilité mentale. La curiosité intellectuelle agit comme un moteur pour entretenir la réorganisation permanente du cerveau.

Un enjeu pour l’éducation et la prévention

Comprendre la plasticité cérébrale permet de mieux penser l’éducation, l’entraînement cognitif, ou la rééducation. Cela implique :

  • De proposer des expériences variées et motivantes.

  • De laisser place à l’erreur, qui fait partie du processus d’apprentissage.

  • De favoriser l’activité et l’autonomie de l’apprenant.

  • De créer un environnement favorable au plaisir d’apprendre.

Par ailleurs, cette compréhension ouvre des pistes en matière de prévention du déclin cognitif, notamment grâce à des programmes combinant activité physique, stimulation cognitive et vie sociale. En entretenant la plasticité cérébrale, on peut retarder certaines formes de déclin liées à l’âge ou à certaines pathologies.

Conclusion

La plasticité cérébrale est un pilier de l’apprentissage et de l’adaptabilité humaine. Elle nous montre que le cerveau n’est jamais « terminé », mais toujours en transformation. En s’appuyant sur cette capacité, il devient possible de concevoir des méthodes pédagogiques, éducatives et thérapeutiques plus efficaces, plus inclusives et plus respectueuses des rythmes de chacun.

 

En savoir plus

Mediapart, article sur la plasticité cérébrale (2017)

Doyon, J. (2002). Dynamics of cortical and subcortical involvement in sequence learning and motor skill acquisition. ResearchGate. DOI: 10.1519/00124278-199105000-00001

FAQ

Qu’est-ce que la plasticité cérébrale ?

La plasticité cérébrale, ou neuroplasticité, désigne la capacité du cerveau à se modifier en fonction des expériences vécues, de l’apprentissage ou de la récupération après une lésion. Elle repose sur la création, le renforcement ou la réorganisation des connexions entre les neurones.

À quel âge la plasticité cérébrale est-elle la plus active ?

Elle est particulièrement intense pendant l’enfance, période clé du développement. Cependant, elle reste présente tout au long de la vie. Le cerveau adulte peut encore apprendre, s’adapter et compenser certaines pertes grâce à cette capacité.

 

Comment favoriser la plasticité cérébrale au quotidien ?

La stimulation cognitive (lecture, musique, apprentissages), l’activité physique régulière, une alimentation équilibrée, un bon sommeil et les interactions sociales sont des facteurs clés. Des approches comme la méthode Brain Ball® combinent mouvement, coordination et attention pour renforcer les connexions neuronales.

Quel est le lien entre activité physique et plasticité cérébrale ?

L’exercice physique stimule la production de BDNF, une protéine essentielle au bon fonctionnement des neurones. Il améliore la mémoire, la concentration et la vitesse de traitement de l’information, tout en soutenant les processus d’apprentissage et de neurogenèse.

 

 

 

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La plasticité cérébrale au coeur des apprentissages
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