Glossaire

Pyramide des apprentissages de Williams et Shellenberger

La pyramide des apprentissages de Williams et Shellenberger : un modèle clé du neurodéveloppement

Pourquoi certains enfants peinent-ils à se concentrer, à écrire ou à apprendre à lire ? La réponse ne se trouve pas toujours dans les compétences scolaires elles-mêmes, mais dans les fondations sensorielles et motrices sur lesquelles elles reposent. C’est ce qu’illustre la pyramide des apprentissages de Williams et Shellenberger, un modèle de référence en neurodéveloppement élaboré en 1996.

Aujourd’hui encore, ce schéma est largement utilisé par les ergothérapeutes, psychomotriciens, enseignants et parents pour comprendre les difficultés d’apprentissage et guider des interventions adaptées.

 

Qu’est-ce que la pyramide des apprentissages ?

La pyramide des apprentissages, ou Pyramid of Learning, illustre les étapes du développement de l’enfant depuis les fondations sensorielles jusqu’aux fonctions cognitives supérieures. Elle met en évidence un principe central :

Les compétences académiques et comportementales reposent sur une intégration sensorielle et motrice solide.

Ainsi, un trouble au niveau d’une base — par exemple une difficulté proprioceptive ou vestibulaire — peut perturber tout l’édifice et freiner l’acquisition de compétences scolaires.

Ce modèle souligne également l’importance de l’intégration sensorielle, ce processus par lequel le cerveau organise et interprète les informations reçues des sens pour produire des réponses adaptées. Une intégration efficace constitue la condition essentielle d’un développement harmonieux.

 

Les différents niveaux de la pyramide

La pyramide se compose de plusieurs niveaux hiérarchisés, allant des fondations neurophysiologiques aux compétences cognitives avancées.

1. Le système nerveux central : la base invisible

Au socle de la pyramide se trouve le système nerveux central, garant du traitement et de l’intégration des informations sensorielles. Un fonctionnement sain et équilibré de ce système est indispensable au développement global.

2. Les systèmes sensoriels : les sept portes d’entrée

Ce niveau regroupe les sept sens : tactile, vestibulaire (équilibre), proprioceptif (position du corps), visuel, auditif, olfactif et gustatif. Leur intégration coordonnée est essentielle pour interagir avec l’environnement et développer la sécurité corporelle.

3. Les fonctions sensori-motrices : bouger pour mieux apprendre

Ici apparaissent la sécurité posturale, la conscience corporelle, la planification motrice et la coordination. Ces compétences permettent à l’enfant de se déplacer efficacement et de contrôler ses mouvements, condition préalable aux apprentissages plus complexes.

4. Les fonctions perceptivo-motrices : relier perception et action

Ce niveau inclut la coordination œil-main, le contrôle oculomoteur, l’attention, la perception visuospatiale et la mémoire de travail. Ce sont des aptitudes centrales pour l’entrée dans la lecture, l’écriture et les activités scolaires quotidiennes.

5. Les fonctions cognitives et académiques : le sommet visible

Au sommet de la pyramide se trouvent les fonctions exécutives (planification, inhibition, flexibilité cognitive), le langage, le raisonnement, la résolution de problèmes et les compétences académiques. Ces habiletés, souvent évaluées en contexte scolaire, dépendent directement de la solidité des niveaux inférieurs.

 

Pourquoi ce modèle est-il pertinent ?

La pyramide des apprentissages de Williams et Shellenberger offre une vision holistique du développement de l’enfant. Elle permet d’identifier les causes sous-jacentes des difficultés d’apprentissage en examinant les niveaux inférieurs de la pyramide. Elle invite à rechercher les causes profondes d’une difficulté scolaire non pas uniquement au niveau cognitif, mais aussi dans les bases sensori-motrices.

Par exemple :

  • Un enfant qui présente des troubles de l’attention peut souffrir d’une mauvaise intégration sensorielle.
  • Des difficultés en écriture peuvent être liées à une coordination œil-main insuffisante.

Ce modèle est particulièrement précieux pour accompagner les enfants avec troubles neurodéveloppementaux (TSA, TDAH, troubles des apprentissages, dyspraxie), en orientant les professionnels vers des interventions adaptées.

 

Applications pratiques

La pyramide des apprentissages est utilisée dans divers contextes :​

  • En éducation : les enseignants peuvent ajuster leurs méthodes pédagogiques selon les besoins sensoriels et moteurs des élèves, afin de soutenir leur attention et leur engagement.
  • En thérapie : les ergothérapeutes et psychomotriciens conçoivent des programmes ciblés, intégrant activités rythmiques, exercices de coordination et stimulation sensorielle.
  • En parentalité : Les parents peuvent mieux comprendre les comportements de leurs enfants et mettre en place des activités favorisant leur développement global.

Pour découvrir une application concrète de la pyramide des apprentissages en contexte scolaire et professionnel, vous pouvez consulter notre article dédié.

 

La pyramide des apprentissages et le Brain Ball

Chez Brain Ball, nous nous appuyons sur ce modèle pour concevoir des activités qui relient mouvement, cognition et apprentissage. En mobilisant les bases sensori-motrices à travers le jeu rythmique et la coordination, nous renforçons les fondations indispensables aux fonctions exécutives et aux compétences scolaires.

La pyramide de Williams et Shellenberger nous rappelle une évidence scientifique : pour bien apprendre, il faut d’abord bien bouger.

En savoir plus

  • Williams, M. S., & Shellenberger, S. (1996). How does your engine run? A leader’s guide to the Alert Program for self-regulation. TherapyWorks, Inc.

  • Ayres, A. J. (1979). Sensory Integration and the Child. Los Angeles: Western Psychological Services.

  • Diamond, A. (2013). Executive functions. Annual Review of Psychology, 64, 135–168. https://doi.org/10.1146/annurev-psych-113011-143750

  • Bundy, A. C., Lane, S. J., & Murray, E. A. (2002). Sensory Integration: Theory and Practice. FA Davis.

 

FAQ

À quoi sert la pyramide des apprentissages ?

La pyramide des apprentissages aide à comprendre comment les compétences cognitives reposent sur des fondations sensori-motrices solides. Elle permet d’identifier les causes profondes des difficultés d’apprentissage et de comportement. Ce modèle guide les interventions thérapeutiques et éducatives adaptées.​

 

 

Qui sont Williams et Shellenberger ?

Mary Sue Williams et Sherry Shellenberger sont des ergothérapeutes américaines ayant développé la pyramide des apprentissages en 1996. Elles ont contribué à la compréhension de l’intégration sensorielle dans le développement de l’enfant. Leur travail est largement reconnu dans le domaine de la neuroéducation.

Comment identifier un trouble de l'intégration sensorielle ?

Les signes incluent une hypersensibilité ou hyposensibilité aux stimuli sensoriels, des difficultés de coordination, des comportements inadaptés ou des retards dans les acquisitions motrices. Une évaluation par un professionnel, comme un ergothérapeute, est essentielle pour poser un diagnostic précis.​

 

Comment favoriser une bonne intégration sensorielle chez l'enfant ?

Proposer des activités variées stimulant les différents sens, comme le jeu libre, les activités motrices, la musique ou les jeux tactiles. Assurer un environnement sécurisé et prévisible pour l’enfant. En cas de difficultés, consulter un professionnel spécialisé pour un accompagnement adapté.​

 

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