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Le développement du langage ne repose pas uniquement sur la parole. Avant même de prononcer leurs premiers mots, les enfants développent un ensemble de capacités essentielles appelées compétences socles du langage. Ces compétences constituent la base indispensable pour l’émergence du langage oral, écrit, et pour l’ensemble des interactions sociales.
Dans cet article, nous allons explorer en détail ce que sont les compétences socles du langage, leur importance dans le développement de l’enfant, les troubles qui peuvent les affecter, et comment des activités adaptées comme le Brain Ball peuvent contribuer à leur consolidation.
Quelles sont les « compétences socles du langage » ?
Les compétences socles du langage désignent un ensemble de capacités précoces, à la fois rudimentaires, essentielles et durables, qui permettent à l’enfant d’entrer en interaction avec son environnement social et de construire une communication fonctionnelle. Elles apparaissent très tôt, souvent dès les premiers mois de vie, et évoluent tout au long du développement de l’enfant. Ces compétences, multimodales et interdépendantes, constituent les fondations de la communication, tant verbale que non verbale.
On y retrouve notamment :
- Le regard : Dès la naissance, l’enfant est capable de fixer un visage, de suivre un regard, et de maintenir un contact visuel intentionnel. Ce regard partagé initie la réciprocité sociale, transmet des émotions, et constitue un vecteur fondamental de l’engagement relationnel. Il permet également la poursuite visuelle, essentielle pour soutenir l’attention.
- L’attention auditive : L’enfant est sensible aux sons dès ses premiers jours. Il interrompt son activité à l’écoute d’un bruit, en cherche la source et s’oriente vers elle. Cette capacité soutient la structuration temporelle du langage et permet la discrimination des sons pertinents (voix, paroles, rythmes), conditions nécessaires à l’émergence de la compréhension.
- L’attention conjointe : Elle consiste à partager son attention avec une autre personne vers un objet, un événement ou une action. Elle suppose une coordination visuelle et sociale, et permet la co-construction de référents communs. L’attention conjointe est un prérequis fondamental au lien entre le mot (signifiant) et l’objet (signifié).
- Le pointage : Ce geste — effectué avec la main, la tête ou le regard — permet de désigner un élément dans l’environnement. Le pointage proto-impératif (pour demander) et proto-déclaratif (pour partager) apparaissent entre 10 et 12 mois. Leur présence est fortement corrélée au développement du langage oral et des premières associations symboliques.
- Le tour de rôle : Cette compétence implique l’alternance d’attention, de production et de réception, dans un rythme interactif. Elle se manifeste dès 3 mois à travers les échanges vocaux, et se consolide avec l’imitation. Le tour de rôle prépare à la régulation des échanges verbaux dans la conversation.
- L’imitation : Présente dès les premières semaines, elle peut être motrice, gestuelle, vocale ou verbale. L’enfant commence par imiter simultanément, puis en différé, des expressions, des gestes ou des sons. L’imitation joue un rôle central dans l’apprentissage du langage et dans la synchronisation sociale. Elle suppose également une capacité de reconnaissance de l’autre et une intentionnalité.
Ces compétences apparaissent entre la naissance et l’âge de deux ans, bien avant l’apparition du langage oral structuré. Elles permettent l’émergence d’une communication partagée et sont aujourd’hui reconnues comme des indicateurs clés du développement précoce.
Pourquoi sont-elles si importantes ?
Ces compétences constituent un socle fondamental pour l’acquisition du langage, au même titre que la motricité l’est pour la marche. Leur bon développement influence directement la capacité à apprendre à parler, à comprendre le langage, à entrer en relation avec les autres et, plus tard, à accéder à la lecture et à l’écriture. Par exemple, un enfant qui ne développe pas l’attention conjointe peut avoir du mal à comprendre que les mots renvoient à des objets ou des situations partagés. De même, l’absence de pointage proto-déclaratif — ce geste utilisé pour attirer l’attention de l’adulte sur une émotion ou une découverte — constitue souvent un signe d’alerte dans le repérage précoce des troubles du spectre de l’autisme (TSA).
Quand et comment repérer un trouble des compétences socles du langage ?
Certains signes peuvent alerter les professionnels de la petite enfance, les parents ou les enseignants :
L’enfant ne soutient pas le regard.
Il ne répond pas à son prénom.
Il ne montre pas d’intérêt pour les visages ou les échanges.
Il ne pointe pas ou n’imite pas.
Il semble indifférent aux sons, ou ne cherche pas à reproduire les intonations.
Ces indices peuvent être associés à divers troubles du développement : TSA, troubles du développement du langage (TDL), troubles de la communication sociale, dyspraxies, etc. Un bilan orthophonique ou pluridisciplinaire est alors recommandé pour poser un diagnostic et proposer des prises en charge adaptées.
Comment stimuler les compétences socles du langage ?
Le développement de ces compétences peut être stimulé à travers des interactions naturelles, des jeux symboliques, des activités motrices et sensorielles, en s’appuyant sur le plaisir partagé.
Voici quelques principes-clés :
Interagir avec l’enfant dès les premiers mois : parler, chanter, commenter ses actions.
Créer des routines interactives : jeux de cache-cache, tour de rôle avec des objets.
Favoriser les jeux symboliques et le jeu libre : qui permettent d’explorer, d’imiter, de communiquer.
Utiliser des supports visuels : images, pictogrammes, objets référents.
Mettre en place un environnement prévisible et structuré : comme le propose la méthode TEACCH pour les enfants avec TSA.
L’apport du Brain Ball dans le développement des compétences socles
La pratique du Brain Ball®, en combinant jeu, rythme, coordination motrice et interaction sociale, s’inscrit pleinement dans la stimulation des compétences socles du langage. Voici quelques exemples concrets :
- Le regard
De nombreuses activités Brain Ball nécessitent de suivre visuellement un objet en mouvement – le ballon – ou de maintenir un contact visuel avec un partenaire. Cela encourage la fixation visuelle, l’ajustement du regard en fonction de l’action, et l’attention portée à l’autre. Ces éléments sont essentiels pour développer une communication efficace, car le regard joue un rôle central dans la régulation des échanges et dans la compréhension des intentions. - L’attention conjointe
Les jeux à deux ou en groupe avec les ballons Brain Ball sollicitent l’attention partagée. L’enfant ou l’adulte apprend à observer ce que fait l’autre, à suivre une trajectoire commune, à coordonner ses gestes en lien avec l’action de son partenaire. Cette dynamique crée les conditions idéales pour le développement de l’attention conjointe, pierre angulaire de l’acquisition du langage, qui permet de comprendre que l’on peut porter ensemble une attention sur un même objet ou événement. - Le pointage et l’orientation
Dans certaines séquences de jeu, les participants doivent indiquer une direction, désigner une cible ou anticiper la trajectoire du ballon. Ces situations favorisent le développement de comportements de pointage, d’orientation spatiale, et d’intentionnalité partagée. Le fait de montrer ou de désigner un ballon, un partenaire ou un objet est une étape clé dans l’émergence du langage, car elle précède souvent la production verbale. - Le tour de rôle
Le Brain Ball repose sur des échanges rythmiques et coopératifs : passer le ballon à tour de rôle, attendre que l’autre joue son mouvement, alterner les séquences. Ces situations permettent d’apprendre à respecter l’ordre de parole implicite dans une interaction. Le tour de rôle moteur préfigure le tour de rôle verbal, indispensable à toute conversation fluide. C’est aussi un excellent moyen de travailler la patience, la régulation émotionnelle, et l’ajustement à l’autre. - L’imitation
De nombreuses consignes dans les ateliers Brain Ball passent par la démonstration gestuelle. Les participants sont invités à reproduire des enchaînements de mouvements, à copier les gestes du formateur ou d’un pair. L’imitation est un levier puissant du développement cognitif et langagier : c’est par l’imitation que l’on apprend à articuler, à structurer des phrases, et à interagir socialement. Elle active également les neurones miroirs, impliqués dans la compréhension des émotions et des intentions d’autrui. - L’écoute rythmique
Les séances Brain Ball s’appuient souvent sur un support musical. Les participants doivent synchroniser leurs mouvements avec le tempo, reconnaître les changements de rythme, s’ajuster à des consignes sonores. Cette écoute active stimule la perception auditive fine, essentielle pour la discrimination phonologique, l’intelligibilité de la parole et la compréhension orale. Elle prépare également à la lecture, qui nécessite une bonne conscience des sons du langage.
Dans un cadre bienveillant, sécurisant et ludique, les ateliers Brain Ball offrent une multitude d’occasions de développer les compétences socles du langage, tout en s’amusant. Cette approche favorise aussi la confiance en soi, la relation à l’autre, et le plaisir d’interagir, autant de prérequis essentiels à une communication épanouie. Qu’il s’agisse d’enfants en développement typique, d’enfants présentant des besoins spécifiques, ou même d’adultes en situation de fragilité, le Brain Ball constitue un support précieux pour réactiver ou consolider ces fondations du langage.
En conclusion
Les compétences socles du langage sont les fondations silencieuses de notre communication. Trop souvent sous-estimées, elles méritent une attention particulière dès les premières années de vie, car elles conditionnent le bon développement du langage et des relations sociales. Des activités structurées, engageantes et interactives comme le Brain Ball sont des outils précieux pour stimuler ces compétences, en particulier chez les enfants présentant des troubles du neurodéveloppement.
FAQ
Que sont les compétences socles du langage ?
Ce sont des compétences précoces, essentielles au développement du langage et de la communication. Elles apparaissent dès les premiers mois de vie et permettent à l’enfant d’entrer en relation avec son environnement. Il s’agit notamment du regard social, de l’attention conjointe, de l’imitation, du pointage, du tour de rôle ou encore de l’écoute active.
À quel âge se développent les compétences socles du langage ?
Les compétences socles du langage apparaissent très tôt, dès les premiers mois de vie. Certaines, comme le regard social ou l’écoute des voix familières, sont observables dès les premières semaines. D’autres, comme l’attention conjointe, le pointage ou l’imitation, émergent progressivement entre 6 mois et 2 ans. Cette période est cruciale, car ces compétences constituent la base sur laquelle va se construire le langage oral. Un développement harmonieux durant cette phase facilite l’acquisition ultérieure du langage et des habiletés sociales.
Comment repérer un retard ou une difficulté dans ces compétences ?
On peut observer certains comportements dès la première année : l’enfant suit du regard, pointe des objets, réagit à son prénom, imite les gestes simples ou entre dans des jeux d’alternance. Si ces comportements sont absents ou très peu présents après 12 à 18 mois, il est recommandé de consulter un professionnel (orthophoniste, pédopsychiatre, psychomotricien…).
Peut-on stimuler ces compétences chez les enfants en difficulté ?
Oui, des jeux simples, des routines interactives et des approches adaptées peuvent aider à développer ces compétences fondamentales. Il est possible de les encourager à travers des jeux moteurs, des chansons à gestes, des activités de groupe… ou encore grâce à des méthodes comme le Brain Ball, qui combine mouvement, rythme, attention partagée et interaction. Cette activité ludique et structurée favorise l’émergence du regard, de l’imitation, du tour de rôle ou encore de l’attention conjointe, tout en respectant le rythme de chacun. Une guidance professionnelle reste recommandée, notamment en cas de trouble du développement.