Les effets positifs du Jonglage sur la Neuroplasticité
La recherche scientifique prouve de manière convaincante que la pratique du jonglage a un effet positif sur la neuroplasticité du cerveau, au travers d’une étude systématique intitulée: « Les effets du jonglage comme activité à double tache sur la neuroplasticité humaine »
Jonglage et neuroplasticité, un vaste champ de recherche
J.Malik, R.Stemplewski et J.Maciaszek, tous trois chercheurs à l’Université de Poznań, ont en effet réalisé un vaste travail de collecte de publications et de travaux autour du thème de la plasticité cérébrale en lien avec le jonglage. Après avoir analysé près de 2 000 documents, ils ont choisi de se pencher sur les 11 études les plus probantes, qui parviennent toutes au même constat : le jonglage a des bienfaits prouvés sur le cerveau humain !
Le jonglage, une activité motrice à double tâche
Jongler, c’est mettre en action ses mains, ses bras et son corps tout entier à la recherche d’équilibre. Le jonglage est ainsi considéré comme une activité motrice complète. Elle permet de mobiliser de nombreuses parties du corps et des capacités cérébrales très variées. Le jongleur doit suivre les trajectoires des balles du regard, anticiper les réceptions, rythmer les lancers, prendre les bonnes décisions au bon moment…
Du point de vue sensoriel, le jonglage engage un large éventail de sensations qui permettent une bonne prise en main de la balle ou de l’objet : taille, poids, texture… Des informations qui vont être très utiles pour programmer, dimensionner les gestes à effectuer et réaliser des mises au point régulières appelées « rétrocontrôles sensoriels ». Lorsque le jonglage s’effectue en rythme et en musique comme c’est le cas lors des ateliers Brain Ball, les perceptions auditives s’ajoutent aux autres informations sensorielles, pour une mobilisation accrue de notre cerveau.
Les études sont formelles : le jonglage optimise bien notre cerveau !
Les publications rassemblées dans l’étude des chercheurs de l’Université de Poznań ont permis d’évaluer les bienfaits du jonglage sur la plasticité cérébrale par plusieurs biais. Trois publications se basaient sur l’imagerie cérébrale, réalisée pendant et après l’activité de jonglage, tandis qu’une autre comparait les capacités de jongleurs expérimentés à celles de néophytes, à court et moyen termes. Au total, les enquêtes portaient sur plus de 400 participants, avec pour objectif de mettre en lumière les bienfaits du jonglage, une activité trop peu exploitée.
Toutes les études sélectionnées ont montré des changements structurels positifs ou des avantages chez les sujets pratiquant le jonglage.
Quatre bienfaits du jonglage ressortent de ces études :
> Certains chercheurs ont noté une augmentation significative de la matière grise dans l’hippocampe des sujets, et ce, dès la première semaine de pratique du jonglage.
> L’imagerie médicale a permis de mettre en lumière des modifications neurovasculaires dans les aires cérébrales sensorimotrices et visuelles des jeunes adultes pratiquant le jonglage.
> Des changements spécifiques ont été notés dans la région du cortex visuel chez des jongleurs expérimentés, en lien direct avec la perception des mouvements et la coordination œil-main.
> Les adultes âgés de 60 ans et plus conservent leur capacité de modifier leur structure cérébrale en réponse à de potentiels besoins d’apprentissage moteur : plus on apprend et plus le cerveau se tient prêt à apprendre.
La vaste étude polonaise se clôt sur ces propos :
Une activité simple aux multiples bénéfices
Le jonglage est souvent considéré comme une activité artistique dans notre société, avec l’image sous-jacente d’un mouvement difficile à acquérir. Pourtant, le jonglage ne se limite pas aux arts du cirque ! L’étude précise ainsi : « Le potentiel d’apprentissage d’une nouvelle tâche motrice telle que le jonglage reste élevé, même chez les adultes plus âgés ». C’est une activité accessible à tous les âges, des jeunes enfants jusqu’aux personnes âgées, avec des bénéfices scientifiquement prouvés pour chaque tranche d’âge.
Constructif, distrayant et utile, le jonglage peut être pratiqué en toute sécurité chez soi, seul ou en groupe. Il tend à se populariser dans les établissements scolaires, les établissements de soin et les maisons de retraite médicalisées. Il peut être accompagné par un animateur, comme le proposent les professionnels Certifiés Brain Ball ou naître d’une simple envie de jongler, seul, là où bon nous semble.
Le rapport entre les bénéfices du jonglage et la facilité à le pratiquer devrait contribuer à populariser davantage encore le jonglage dans les années à venir.
En savoir plus
1- Malik J, Stemplewski R, Maciaszek J. The Effect of Juggling as Dual-Task Activity on Human Neuroplasticity: A Systematic Review. International Journal of Environmental Research and Public Health. 2022; 19(12):7102. https://doi.org/10.3390/ijerph19127102
Draganski, B., Gaser, C., Busch, V. et al. Changes in grey matter induced by training. Nature 427, 311–312 (2004). https://doi:10.1038/427311a